Qu’est ce que le carried interest ?
Le carried interest est une pratique courante que l’on retrouve dans la gestion de fonds d’investissement. Il représente une opportunité de rémunération bonus qui peut être très avantageux pour les gestionnaires comme pour les investisseurs. Cependant, son fonctionnement est souvent mal compris, d’autant plus que sa fiscalité est assez particulière. Nous allons voir dans cet article le fonctionnement du carried interest et comment en tirer parti pour améliorer sa rémunération et consolider la confiance des investisseurs.
Définition du carried interest
Le carried interest, littéralement “intérêt différé” en français, est une pratique qui vise à impliquer l’équipe de gestion dans les investissements qu’elle proposent. Pour ce faire, le gestionnaire de fonds investit une partie de son capital dans l’investissement qu’il pilote, aux côtés des investisseurs.
Les avantages de cette approche sont nombreux et permettent de prétendre à une rémunération supplémentaire, un bonus de participation à la plus-value.
2 règles encadrent le carried interest :
- Le gestionnaire doit investir une somme équivalente à au moins 1% du capital placé par les investisseurs.
- Le bonus perçu correspond généralement à 20% de l’actif net réalisé après la distribution du hurdle date.
Point sur le hurdle rate
Le hurdle rate, ou taux de rendement minimal, est le taux de rendement minimum qu’un fonds d’investissement doit atteindre avant que les gestionnaires de fonds puissent recevoir leur part du carried interest.
Exemple d’un carried interest
Un fonds d’investissement lève 20 000 000 euros, le hurdle rate est fixé à 8 % par an.
Après avoir levé et investi les fonds pendant 3 ans, les fonds génèrent 28 000 000 euros, soit un gain de 8 000 000 €
Les investisseurs reçoivent le hurdle rate de 8 % par an, soit 5 184 640 euros.
Maintenant, il suffit de calculer le carried interest sur le gain résiduel :
Le gain résiduel, c’est-à-dire le gain au-dessus du hurdle rate, est de 2 815 360 euros (8 000 000 – 5 184 640).
Sur ce gain résiduel de 2 815 360 euros, les gestionnaires de fonds reçoivent 20 % des 2 815 360 euros, soit 563 072 euros.
Le reste, soit 2 252 288 euros est redistribué aux investisseurs.
Le carried interest permet de mettre en place un système de participation aux bénéfices qui offre de nombreux avantages, aussi bien pour le gestionnaire de fonds que l’investisseur.
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Les avantages du carried interest
Pour les investisseurs
Le carried interest consiste à impliquer davantage les gestionnaires dans la performance de leurs investissements, c’est pour cela que cette pratique est bénéfique aussi bien pour l’équipe de gestion que pour les investisseurs.
L’alignement des intérêts motive le gestionnaire à maximiser les rendements tout en adoptant une stratégie de sécurité, augmentant alors les chances de succès des investissements, c’est un gage de confiance et de réassurance supplémentaire pour les investisseurs.
Pour les gestionnaires de fonds
Naturellement, le carried interest permet aux gestionnaires de toucher une rémunération supplémentaire proportionnelle aux gains réalisés par les investissements, stimulant alors leur gestion du portefeuille et des risques associés à leurs placements. Le carried interest peut largement dépasser les simples frais de gestion, rendant le potentiel de gains très élevé.
La fiscalité du carried interest est aussi un avantage que nous allons voir dans cet article.
Les points de vigilance
Bien qu’avantageux, le carried interest présente aussi des points de vigilance qu’il est important de prendre en compte avant de le mettre en place.
Tout d’abord, il est important de noter que le carried interest peut aussi bien inciter les équipes de gestion à se focaliser sur la sécurité que vouloir maximiser les gains, poussant les gestionnaires à prendre des risques excessifs, potentiellement imprudents, compromettants alors le capital des investisseurs et la stabilité à long terme du fonds.
De plus, il est primordial d’encadrer le système de rémunération et de l’expliquer clairement aux investisseurs afin de ne pas dégrader leur confiance, qui repose grandement sur la transparence du gestionnaire de fonds.
Malgré ces inconvénients, le carried interest demeure un mécanisme puissant pour aligner les intérêts des gestionnaires de fonds et des investisseurs, offrant un potentiel de rémunération élevé pour une gestion efficace des fonds d’investissement.
La fiscalité du carried interest
Le carried interest est normalement imposé comme le sont les traitements et les salaires, cependant, il est possible de bénéficier d’un autre type d’imposition en respectant plusieurs critères :
- Le gestionnaire de fonds doit exercer et recevoir une rémunération, au moment de la souscription/acquisition des titres, dans une SCR, FCPR, FPCI, FPS ou encore dans une société qui réalise des prestations de services liées à la gestion de ce type de structure.
- Le prix des parts au moment de la souscription du gestionnaire doit correspondre à leur valeur.
- Le gestionnaire s’engage à ne rien percevoir durant 5 ans.
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